Les récentes difficultés de Potel et Chabot ont conduit à leur « dépôt de bilan » en 2024. Cet article analyse les causes.
- Problèmes financiers : Crise économique prolongée, endettement conséquent, pression bancaire.
- Gestion de la succession : Problèmes liés à la gouvernance familiale et tensions internes.
- Stratégie internationale : Coûts élevés, absence d’adaptation locale et dispersion des ressources.
- Gouvernance fragmentée : Dualité de direction et absence d’un accompagnement stratégique adéquat.
Les récentes difficultés rencontrées par Potel et Chabot ont abouti à un ‘dépôt de bilan’ en 2024, laissant nombre d’observateurs perplexes sur les raisons de cet échec. Cet article va analyser les facteurs clés qui ont conduit cette prestigieuse institution à une telle situation. Parmi ces facteurs, citons les problématiques financières, les choix stratégiques ainsi que la gestion de la succession familiale.
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Difficultés financières et impact de la crise
La crise financière a durement frappé de nombreuses entreprises, et Potel et Chabot n’a pas fait exception. En 2024, le marché des réceptions d’entreprise, qui représentait environ 45 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, a été particulièrement impacté. Cette situation a exacerbé les défis financiers déjà en cours et a mis en lumière l’endettement croissant de l’organisation. En 2009, Potel et Chabot était déjà fortement endettée, ce qui lui valait une pression considérable de la part des banques pour une restructuration du capital. Avec des déficits persistants, la situation n’a fait que se détériorer au fil des ans.
Pour pallier ces problèmes, la direction a cherché à attirer des investisseurs capables d’injecter des capitaux tout en offrant un accompagnement stratégique. Cependant, les solutions apportées ne se sont pas révélées suffisantes pour redresser la situation, notamment parce que les problèmes de gouvernance et de stratégie sont demeurés non résolus.
Voici un aperçu des principaux facteurs financiers ayant contribué à la chute de Potel et Chabot :
- Crise économique sévère et prolongée
- Endettement conséquent et déficits continus
- Impact sur le secteur des réceptions d’entreprise
- Pressions bancaires pour la restructuration
Ces problèmes financiers n’ont été qu’une partie des défis rencontrés. Pour comprendre pleinement l’échec de Potel et Chabot, il est capital d’aborder également les aspects familiaux et de gouvernance.
Succession familiale et gouvernance
L’une des difficultés majeures rencontrées par Potel et Chabot a été la gestion de la succession familiale. La volonté de maintenir l’entreprise dans le giron familial tout en recherchant des solutions pour garantir sa pérennité s’est révélée complexe. La famille Bernardé a historique toujours contrôlé l’intégralité des titres de l’entreprise.
En 2024, Dalloyau a annoncé la cession de 50 % de son capital à Perceva Capital, une société d’investissement spécialisée dans la reprise d’entreprises en difficulté. Cette transaction visait non seulement à résoudre les problèmes financiers, mais aussi les enjeux de succession familiale. Perceva Capital a été fondée par d’anciens membres de Butler Capital et s’est présentée comme un accompagnateur de PME, offrant une alternative à un simple financier.
Cette répartition du capital a permis la concentration de la moitié des titres entre les mains de Nadine Gavillon-Bernardé et de ses enfants, Christelle Bernardé (36 ans) et Stéphane Raymond-Bernardé (41 ans). Les décisions stratégiques ont été partagées, Jean-Louis Grevet, président de Perceva Capital, codirigeant désormais la présidence du conseil de surveillance avec Nadine Gavillon-Bernardé.
La structuration du capital de Potel et Chabot après cession se présente ainsi :
Propriétaire | % du capital | Responsabilité |
---|---|---|
Perceva Capital | 50% | Codécisionnaire, Jean-Louis Grevet |
Nadine Gavillon-Bernardé et ses enfants | 50% | Christelle Bernardé et Stéphane Raymond-Bernardé, direction |
Si cette répartition du pouvoir avait pour but de stabiliser la situation de l’entreprise, elle a aussi engendré des tensions internes liées à la cohabitation de deux visions différentes. Les divergences de vues entre les membres de la famille et les nouveaux investisseurs ont entravé l’exécution d’une stratégie cohérente et unifiée.
Faiblesse stratégique et challenges à l’international
L’un des points critiques qui a contribué à la situation désastreuse de Potel et Chabot a été une faiblesse stratégique dans son approche des marchés internationaux. L’entreprise avait misé sur une expansion prioritaire en Asie et au Moyen-Orient, visant notamment des ouvertures de boutiques aux Émirats arabes unis et au Qatar.
Potel et Chabot avait déjà une présence certaine au Japon et en Corée du Sud, mais la crise fin 2020 n’avait pas permis d’exploiter pleinement ces possibilités. Malgré ces ambitions, les investissements nécessaires pour réaliser cette expansion ont été mal maîtrisés, entrainant des coûts supplémentaires et une dispersion des ressources.
Les défis principaux de cette stratégie d’internationalisation sont détaillés comme suit :
- Des coûts d’implantation élevés en Asie et au Moyen-Orient
- Un manque de préparation pour s’adapter aux marchés locaux
- Manque de synergie avec les opérations locales
- Insuffisance des ressources financières pour soutenir l’expansion
Face à ce constat, il est clair qu’une meilleure planification et un accompagnement plus ajusté auraient probablement permis de mieux gérer les risques liés à cette expansion. La complexité de l’environnement économique, ajoutée à l’incapacité de prendre des décisions stratégiques uniformes, a conduit à des échecs coûteux.
Problème de gouvernance et d’accompagnement
Un autre facteur crucial dans cet échec a été la gestion du leadership et les choix liés à la gouvernance. Les entreprises confrontées à des situations similaires trouvent souvent une issue de secours grâce à un cabinet d’expert comptable capable d’apporter des solutions sur les questions de restructuration et de transition. Parmi les meilleures études de cas, on peut mentionner des sociétés ayant confié leur avenir à des experts-comptables compétents à Paris.
L’ouverture du capital à Perceva Capital a permis de résoudre en partie les difficultés financières, mais n’a pas adressé de manière adéquate la question de la succession familiale et de la convergence des intérêts au sein du conseil de surveillance. Cette dualité dans la gouvernance a généré une gouvernance fragmentée, nuisant à la capacité de l’entreprise à répondre efficacement aux défis présents.
Par ailleurs, l’absence d’un accompagnement stratégique et financier solide a aggravé la situation. Les sociétés telles que les cabinets comptable spécialisés dans l’appui aux entreprises en difficulté offrent des solutions pragmatiques pour des restructurations réussies, qui sont souvent un levier crucial pour la pérennité des entreprises familiales confrontées à de tels défis.
En outre, un cabinet d’expert comptable à Paris aurait pu jouer un rôle déterminant dans l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, en optimisant les processus comptables et financiers, et en fournissant des insights stratégiques pour l’internationalisation. En fin de compte, l’échec de Potel et Chabot résulte de la combinaison d’une série de décisions mal menées, de problématiques financières non résolues, et d’une gouvernance trop fragmentée.