En France, de nombreux secteurs d’activités peinent aujourd’hui à recruter. L’un de ces domaines est celui de la santé. En effet, il devient de plus en plus difficile de trouver des médecins ou d’autres professionnels de santé. De nombreux établissements sont en manque de personnel, notamment depuis la crise sanitaire. La situation est de plus en plus inquiétante et selon une étude menée par le cabinet d’audit Mazars, en février 2022, près de 53 % de la population française considère cette crise comme préoccupante.
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Problématiques de recrutement dans le médical : chronique d’une crise annoncée
Le secteur de la santé est actuellement en pleine crise. En effet, la majorité des métiers du secteur de la santé sont en tension. C’est le cas lorsque les entreprises publiques ou privées éprouvent d’énormes difficultés à trouver de nouveaux collaborateurs, et c’est pour le moment le cas dans le secteur de la santé.
Durant les mois d’avril et de mai, la Fédération Hospitalière de France (FHF) a mené une enquête auprès de 400 établissements publics. Le but de cette enquête était d’en savoir plus sur les tensions en matière de ressources humaines dans le domaine de la santé. La grande majorité de ces établissements ont affirmé avoir des difficultés à recruter des médecins.
Selon le site de conseil médical Santech Conseil, avec cette tension, nous assistons à une véritable pénurie de médecins. Dans les campagnes, les populations ont de plus en plus du mal à trouver des médecins traitants. Ils sont, de ce fait, obligés de se déplacer vers les grandes villes afin de recevoir des soins de santé. Même en ville, la majorité des médecins sont débordés et il est assez difficile pour eux d’accepter de nouveaux patients.
Il convient de préciser que ce problème de recrutement dans le secteur médical ne concerne pas seulement les médecins. De nombreuses autres spécialités sont concernées. Les établissements de santé ont aussi du mal à recruter des médecins généralistes, des paramédicaux, des aides-soignants ou des infirmiers.
Les chiffres indiquent que près de 27,4 % de postes à temps plein sont malheureusement vacants dans le secteur de la santé. Pour ce qui est des postes à temps partiel, au moins la moitié sont libres. À tout cela, il faut ajouter les démissions et le turn-over auxquels sont confrontés une multitude d’établissements.
Quelles sont les raisons des difficultés de recrutement dans le secteur médical ?
Si le secteur de la santé est actuellement en pleine tension, ce n’est certainement pas pour rien. De nombreuses raisons peuvent expliquer l’état actuel des choses.
Les conditions de travail
Si les établissements de santé, notamment ceux du secteur public, ont du mal à recruter, c’est en particulier à cause des conditions de travail difficiles. Le budget alloué par l’État n’étant pas toujours suffisant, les fonctionnaires doivent faire face au manque d’argent et de matériel.
Il ne faut pas non plus oublier le fait que ces établissements manquent de praticiens, ce qui amène les personnes qui y travaillent à travailler deux fois plus. Conséquence : les professionnels à la recherche d’un emploi dans le domaine médical s’intéressent très peu aux offres d’emploi dans le secteur public.
Le salaire
Le salaire est aussi l’une des raisons pour lesquelles de nombreux établissements de santé manquent de personnel. Dans le secteur public, le budget ne permet pas de payer des salaires élevés et adaptés aux compétences des professionnels. C’est pourquoi beaucoup préfèrent travailler en libéral ou dans le secteur privé. Certains professionnels préfèrent même s’installer dans d’autres pays de l’Union européenne où les salaires sont beaucoup plus intéressants.
Le numerus clausus
Le numerus clausus est aussi l’une des raisons expliquant la pénurie des médecins dans les établissements de santé. Il s’agit d’une politique qui a été mise en place au début des années 1970 et jusqu’en 2021. Cette politique consistait à limiter le nombre d’étudiants admis en deuxième année de médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie, et ce, pour des raisons économiques.
À ses débuts, cette politique limitait également l’affluence des étudiants dans la filière médecine afin de s’assurer qu’ils puissent avoir un stage en secteur hospitalier. Même si les choses se sont beaucoup améliorées depuis, cette politique impacte tout de même les jeunes générations de médecins.
À tout cela, il faut ajouter la crise sanitaire de 2020 qui a aggravé les choses. Il ne faut pas non plus perdre de vue le fait que de nombreux professionnels de la santé cherchent à maintenir un certain équilibre avec leur vie personnelle. Avec des enfants et une famille, il est impossible de se consacrer 70 h par semaine à son travail.