En 2022, l’industrie papetière a dû affronter des défis majeurs dont voici les points saillants :
- Inflation et augmentation des coûts des matières premières.
- Volatilité des prix de l’énergie compliquant la planification stratégique.
- Chiffre d’affaires en hausse de 31% malgré une production en baisse de 3,7%.
- Production de papiers graphiques et cartons d’emballage en déclin (-9,7% et -3,3%).
- Initiatives de durabilité et autonomie énergétique par des groupes comme Fibre Excellence et Smurfit Kappa.
En 2022, l’industrie papetière a été confrontée à des défis majeurs tels que l’inflation, l’augmentation des coûts des matières premières et la flambée des prix de l’énergie. La volatilité des prix du gaz et de l’électricité a compliqué la planification stratégique. Malgré une consommation stable à -0,2%, le chiffre d’affaires des entreprises membres de la Copacel a progressé de 31% grâce à une hausse des prix dans toutes les branches.
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Chiffres clés de l’industrie papetière en 2022
En 2022, l’industrie papetière française a généré un chiffre d’affaires de 7,7 milliards d’euros. Toutefois, la production globale de papier carton a reculé de 3,7% par rapport à 2021, atteignant 7,1 millions de tonnes. Ce déclin s’explique par des difficultés d’approvisionnement en bois et en produits chimiques. La production de pâte à papier a également chuté de 3,6%.
La seule exception à cette tendance négative a été le segment des papiers d’hygiène, qui a affiché une hausse de 3,8% en volume. À l’échelle européenne, la France se classe comme le cinquième producteur de papier, représentant ainsi 8% des volumes de production.
Année | Chiffre d’affaires (milliards d’euros) | Production de papier carton (millions de tonnes) | Variation annuelle |
---|---|---|---|
2021 | 5,9 | 7,4 | – |
2022 | 7,7 | 7,1 | -3,7% |
Les prix des produits ont fortement augmenté du fait de la tension sur les marchés : +25% pour la cannelure, +45% pour le carton plat et les papiers pour emballages souples, et entre 40% et 90% pour les papiers graphiques. Cette hausse a permis au secteur de maintenir une croissance des revenus malgré la baisse des volumes de production.
Recul des productions de cartons et de papiers d’emballage
La production de papiers graphiques et de cartons d’emballage a enregistré une baisse notable en 2022. La production de papiers graphiques a décliné de 9,7%, tandis que celle des cartons d’emballage a diminué de 3,3%. Ces baisses reflètent la complexité de l’approvisionnement en matières premières et les tensions sur le marché.
La fermeture de certains sites de production, les reconversions industrielles et l’arrêt des importations depuis la Russie ont accentué ces tendances négatives. Copacel a exprimé des inquiétudes quant à une éventuelle récession et a souligné que les tensions sur les marchés de l’énergie pourraient affecter la consommation globale à long terme.
La situation est également tendue sur le marché des papiers graphiques. Face aux fermetures de sites et aux reconversions, la France doit envisager des solutions innovantes pour maintenir sa compétitivité dans ce segment spécifique.
Site de production : les sites fibre excellence
Le groupe Fibre Excellence se démarque dans l’industrie papetière française en produisant des pâtes à papier à partir de bois local, collecté de manière responsable dans un rayon de 225 km autour de ses sites. La production annuelle de pâte à papier atteint 560 000 tonnes, et le groupe emploie 650 collaborateurs répartis sur deux sites : Tarascon et Saint-Gaudens.
Cette approche durable et locale permet à Fibre Excellence de se positionner comme un acteur responsable de l’industrie papetière. Les pratiques forestières durables garantissent la pérennité des ressources en bois, un aspect crucial pour la production continue de papier et de carton.
Voici quelques chiffres clés de Fibre Excellence :
- 650 collaborateurs à Tarascon et Saint-Gaudens
- 560 000 tonnes de pâte à papier produites annuellement
- Matières premières collectées dans un rayon de 225 km
La vigilance est de mise quant à l’impact des directives européennes, en particulier le pacte vert européen, qui pourrait influencer les pratiques de production et la rentabilité de cette industrie. Christian Ribeyrolle a notamment alerté sur les risques de conflits d’usage de la matière bois, exacerbés par les subventions pour les pellets ou la bioénergie.
Vers une autonomie énergétique et une formation continue
Une autre entreprise phare du secteur, Smurfit Kappa, s’attache à rendre ses sites de production autant autonomes que possible. À Biganos, ses installations atteignent une autonomie thermique de 95% et une autonomie électrique de 98%. Ceci est indispensable pour réduire la dépendance aux sources d’énergie externes et pour stabiliser les coûts de production.
En parallèle, Smurfit Kappa consacre 4,5% de sa masse salariale à la formation des collaborateurs. Cet investissement reflète une volonté d’attirer et de former de nouveaux talents, tout en augmentant la féminisation des métiers, actuellement à seulement 9% de femmes dans l’entreprise. Cet effort vise à créer un environnement de travail plus inclusif et à répondre aux besoins croissants en personnel qualifié.
L’adoption de <a href="https://www.fatex.fr/nettoyage-des-etablissements-de-sante-les-regles-de-proprete/" target="blank »>règles de propreté strictes et l’acquisition des accessoires de mesure de température adéquats peuvent également jouer un rôle crucial dans l’optimisation de la qualité de production. Pour en savoir plus, consultez cet <a href="https://www.fatex.fr/electrothermie-industrielle-les-bons-accessoires-de-mesure-de-temperature/" target="blank »>article spécialisé.
Paramètre | Valeur |
---|---|
Autonomie thermique | 95% |
Autonomie électrique | 98% |
% de masse salariale consacrée à la formation | 4,5% |
Féminisation des métiers | 9% |
Sujets associés
L’industrie papetière française reste un secteur stratégique malgré les défis actuels. Les réformes du marché de l’électricité, notamment la proposition de la Copacel de mettre en place des contrats pour différence adossés aux nouveaux investissements des centrales nucléaires d’ici janvier 2026, sont essentielles. Ces réformes permettront de stabiliser les coûts énergétiques et de garantir une production durable.
La vigilance est également de mise quant à la mise en œuvre des directives et règlements du pacte vert européen. Ces nouvelles régulations pourraient transformer significativement les pratiques et la rentabilité de l’industrie papetière. Les entreprises doivent donc rester à l’écoute des évolutions législatives et adapter leurs stratégies en conséquence.
Enfin, en raison des tensions sur le marché du bois et des stratégies de subvention pour les pellets ou la bioénergie, les conflits d’usage des matières premières pourraient s’intensifier. Christian Ribeyrolle a récemment souligné l’importance de préparer des solutions pour atténuer ces conflits potentiels.
Quentin Moreau, un rédacteur passionné par l’économie et l’industrie professionnelle, insiste sur la nécessité de suivre de près les tendances du marché et les innovations sectorielles pour maintenir une information pertinente et actuelle.